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Les VeilleureurXeuses, des lycéennes engagées

Augustine et Garence

Augustine et Garance ont rencontré les VeilleurXeuses du Lycée Thiers, un groupe féministe qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein du Lycée. Marie, Maïlyis et Charlie ont répondu à leurs questions, et elles ont des choses à dire !

Coups de gueule, prises de positions, conseils de lecture et de comptes insta à suivre…

A&G : Pouvez-vous vous présenter ?

Marie : Je m’appelle Marie, je suis en terminale et c’est moi qui préside un peu le groupe les VeilleurXeuses. Je dis « groupe » car nous ne sommes pas déclarées en tant qu’association.

Maïlys : Moi je m’appelle Maïlys, je suis en terminale aussi. Je n’ai pas de rôle bien défini dans le groupe mais de toutes façons on ne fonctionne pas trop comme ça. Mais je suis dans le groupe depuis que je suis en seconde, donc j’ai pas mal suivi ce qui s’est passé depuis 3 ans. 

Charlie :  Je m’appelle Charlie, je suis en première et comme Maylis, je suis dans le groupe sans avoir un rôle défini.

 

A&G : Que faites-vous au lycée concrètement ?

Marie : Alors récemment, on a eu des petits soucis avec l’administration, c’était compliqué, il fallait demander leur accord pour mettre en place plein de projets, notamment une boîte de protections hygiéniques dans les toilettes. Et nous avons eu plein de freins administratifs ! Mais on a décidé de passer outre et de ne pas trop écouter ce qu’ils nous disaient. Du coup, on l’a quand même fait en se disant qu’ils n’allaient pas aller dans les toilettes enlever les serviettes. 

On a mis en place un site de dons, on a un lien sur notre page Instagram et un QR code sur une affiche au-dessus de la boîte. Et nous avons acheté des protections hygiéniques avec les dons reçus. Là on arrive un peu en rupture de stock donc on va essayer de faire une collaboration avec la Maison des lycéens (MDL) de Thiers, c’est une association du lycée qui a des fonds et qui pourrait nous aider à acheter des protections périodiques régulièrement. Voilà, ça c’est pour les serviettes. Et nous avons aussi des projets d’interventions dans les collèges.

A&G : C’était quoi les problèmes avec l’administration ?

Marie : On voulait que le principal de notre lycée nous aide financièrement à mettre en place les boîtes de protections périodiques. On a vu que ça se faisait dans d’autres établissements scolaires, et on a donc voulu faire ça à Thiers. Mais le principal à trouvé que ce n’était pas une cause « neutre » parce qu’on était un groupe féministe.

Maïlys : Il trouvait ça trop « politisé ».

Marie : Voilà, c’était trop « politique » ! Donc ça n’a pas marché, ils ont refusé et on s’est retrouvées toutes seules.  Et en plus, on s’est retrouvées « fichées » parce qu’ on  a mis sur notre compte Instagram plusieurs témoignages d’élèves, et l’administration n’a pas apprécié ! Les profs concernés n’étaient pas cités, mais Thiers a craint pour sa réputation !

Maïlys : Il s’agissait de témoignages qui visaient des profs qui avaient eu des propos sexistes. Il y a quelques années il y avait eu les campagnes d’affichage et là, même chose avec l’administration : ils refusaient qu’on affiche dans l’établissement. Maintenant on essaie de remettre en place une campagne d’affichage pour nous faire connaître mais c’est toujours aussi compliqué !

Marie : L’administration n’est pas très tolérante avec nos actions. Par exemple, le 8 mars, on a fait un collage sur un mur de notre lycée, on a collé « Louise Michel » car on aimerait que notre lycée change de nom – car Adolphe Thiers n’est pas le personnage le plus brillant de l’Histoire. Donc « Louise Michel », on trouve ça mieux et mettre une femme ça serait pas mal de temps en temps ! On a collé à 6h du matin et à 7h30, le CPE avait déjà tout enlevé ! Pourtant, il n’y avait rien d’agressif et en plus ça s’inscrivait dans la journée du 8 mars !

Maïlys : C’est une revendication qu’on a depuis plusieurs années d’essayer de faire renommer le lycée. Louise Michel, en plus c’était une écrivaine qui était à Noailles, dans le quartier où se trouve le lycée, donc cela a du sens ! En plus quand on connaît le passif de notre très cher Adolphe Thiers, franchement, je ne trouve pas que cela véhicule un bon message. Louise Michel, c’est nettement mieux !

Marie : Il y a un gros décalage à Thiers entre l’administration et les élèves, parce qu’au Lycée Thiers, les élèves sont très militants en général, il n’y a pas que nous !

Le clitoris a été intégré très tardivement au programme scolaire. Il est dans les manuels depuis seulement 2017 ! Tout le monde sait dessiner un organe masculin, ça il n'y a pas de souci ! Mais par contre, le clitoris ou la vulve, c'est absolument pas représenté.

Maïlys : L’administration est focalisée sur le côté très élitiste de Thiers ! On est encore dans le délire des grands lycées napoléoniens ! Et aussi pour la petite anecdote, je me suis retrouvée dans le bureau du proviseur parce que j’avais porté une brassière de sport en cours de sport et que c’était soi-disant trop voyant. J’ai notamment eu des remarques d’un CPE qui n’est plus ici et qui m’avait dit « mais mademoiselle, on voit la moitié de vos seins »,  voilà,  c’était très agréable ! Cela m’a beaucoup énervée car c’est complètement sexiste ! Et là, cette année, les beaux jours arrivent et je porterai à nouveau ma brassière de sport en cours de sport ! Parce qu’il faut leur faire comprendre que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, on embête jamais les garçons sur leur tenue ! Une autre anecdote assez drôle, j’ai eu un prof de svt qui ne savait pas placer le clitoris sur un schéma de la vulve féminine !

Charlie : (rires) Oh ! La honte !

Maïlys : Je te jure !  J’ai essayé de le corriger et il m’a dit « je connais mieux que toi » !

A&G : tu peux expliquer où est le clitoris ?

Maïlys : Alors le clitoris, il est au- dessus, en gros au niveau de la vulve, on a tout en bas le trou qui mène au vagin, ensuite on a un tout petit trou qui sert à faire passer l’urine qui est le méat urinaire, et au-dessus encore, il ya une sorte de glande comme un petit bouton qui s’appelle le clitoris et qui est notamment le seul organe du corps humain dédié uniquement au plaisir et qui sert de centre du plaisir féminin et de l’orgasme féminin – enfin, l’orgasme des personnes à vulves.

Marie : Il faut savoir que le clitoris a été intégré très tardivement au programme scolaire. Il est dans les manuels depuis seulement 2017 ! Tout le monde sait dessiner un organe masculin, ça il n’y a pas de souci ! Mais par contre, le clitoris ou la vulve, c’est absolument pas représenté.

On en profite pour montrer un clitoris

On en profite pour montrer un clitoris

Maïlys : Les gens savent dessiner l’utérus qui est le centre de la conception parce que c’est la seule chose à laquelle les femmes sont utiles bien sûr ! Donc ça on sait très bien comment ça marche, mais pour tout ce qui concerne la sexualité et le plaisir féminin, walou !

Marie : Je vous invite à aller sur notre compte Instagramles VeilleurXeuses”, il y a plein de témoignages ! https://www.instagram.com/p/CTglHM2sC5-/

A&G : ça existe depuis quand les VeilleurXeuses ?

Marie : ça fait 3 ans. Le groupe a été créé par Anaïs Jacquemart, c’était une élève de prépa littéraire et qui m’a “passé” le groupe quand elle était dans sa 3ème année, parce qu’elle n’avait plus de temps et qu’elle devait bosser à fond !

A&G : pourquoi ça s’appelle VeilleurXeuses ?

Marie : C’est en référence à Simone Veil.

Il y a des nouveaux courants qui apparaissent, qui nous invitent à ne pas porter de soutien-gorge, de se libérer un peu de ses diktats là, et qui sont encore très mal vus par le grand public !

A&G : Quels sont les tabous liés au corps ?

Marie :  La pilosité, évidemment, pour les femmes ! Même si la parole commence à se libérer et  que les femmes commencent à assumer de plus en plus, sur les réseaux sociaux notamment. Mais c’est loin d’être acquis. Il y a encore plein de femmes qui se font critiquer. Quand il y a une vidée sur TikTok avec une femme qui n’est pas épilée sous les bras, il y a plein de commentaires qui se moquent d’elle. 

Maïlys : Il y a aussi beaucoup de problèmes avec les tenues vestimentaires qui sont soit trop courtes, soit trop dévoilantes ou au contraire trop couvrantes, comme le voile qui n’est pas accepté dans les lycées. Donc, il y a un gros travail à faire pour changer les mentalités à ce niveau- là. 

Il y a aussi des nouveaux courants qui apparaissent, qui nous invitent à ne pas porter de soutien-gorge, de se libérer un peu de ses diktats là, et qui sont encore très mal vus par le grand public !

A&G  : Le MLF a fait ça dans les années 60, elles jetaient déjà leur soutien-gorge !

Charlie :  En effet, il y a eu une période hyper libératrice dans les années 70 mais après, il y a eu une période de creux, très pauvre en terme d’action féministe et ça revient maintenant ! Mais, oui, nous n’avons rien inventé. 

Marie : Et puis, bien sûr, comme grand tabou, il y a les règles ! C’est pour cela que notre action autour des protections périodiques est importante. Même si on constate qu’au lycée les élèves sont plutôt sensibilisés à la cause, les mentalités évoluent ! Mais il faut continuer à en parler et faire en sorte que les jeunes  filles et les femmes ne soient pas complexées par ça.

A&G  : Comment on peut déconstruire tous ces tabous liés au corps ?

Marie : Il faut d’abord en parler un maximum ! Ensuite, il existe plusieurs actions.  Par exemple, les FEMEN sont connues pour la provocation de leurs actions, elles agissent seins nus. Il y a différentes méthodes pour agir, qui sont plus ou moins discutées. Moi, je pense que c’est vraiment en en parlant, en sensibilisant les plus petits, parce que les plus petits c’est les prochaines générations ! Au-delà d’un certain âge, c’est compliqué de déconstruire, c’est possible mais il faut le vouloir, et tout le monde ne souhaite pas déconstruire ça ! Beaucoup restent avec cette mentalité du corps féminin hypersexualisé, et en même temps répugnant par rapport aux règles, c’est tout un  paradoxe !  Et cela est ancré, donc pour moi, c’est vraiment avec les plus jeunes qu’il faut agir !

Et si par exemple, on voyait, dans les films, dans les séries, des filles qui ne s'épilent pas forcément, qui ne portent pas forcément de soutien-gorge et que tout ça soit visible et que c'est complètement accepté et pas traité comme quelque chose de bizarre, cela peut beaucoup aider à changer la vision des gens.

Maïlys :  Il faut certes en parler aux plus jeunes et sensibiliser là-dessus mais un truc très important aussi, c’est de le montrer c’est de faire de la représentation.  Par exemple, depuis quelques années,  les publicités pour les protections menstruelles montrent enfin du sang rouge et pas bleu ! Et si par exemple, on voyait, dans les films, dans les séries, des filles qui ne s’épilent pas forcément,  qui ne portent pas forcément de soutien-gorge et que tout ça soit visible et que c’est complètement accepté et pas traité comme quelque chose de bizarre, cela peut beaucoup aider à changer la vision des gens. 

Charlie : Je pense qu’il faut aussi acheter des livres d’auteurs féministes, regarder des films aussi, et les partager un maximum. Parce que ce sont les gros médias qui vont relayer aux gens qui ne sont pas spécialement sensibilisés au sujet, et pour que ces gros médias en parlent, il faut que nous, on fasse monter petit à petit ces sujets via les réseaux sociaux. 

A&G : Et du coup, vous avez quelques conseils de lecture ?

Charlie : Alors « Moi les hommes, je les déteste  » de Pauline Harmange, c’est incroyable, c’est un bouquin de ouf !

Maïlys : « Le génie lesbien » d’ Alice Coffin et tous les livres de Mona Chollet qui sont des pépites !

Charlie : Il y a un bouquin aussi d’une femme trans, Lexie, qui a un compte Instagram qui s’appelle Aggressively Trans. Son livre s’intitule « Une histoire de genres » et c’est un super livre ! Et comme film, je conseille « Laurence Anyways » de Xavier Dolan.

Maïlys : La série SKAM aussi, qui est sur France TV slash et qui est très très bien pour les jeunes, pour déconstruire tous les préjugés qu’on peut avoir sur plein de thématiques différentes. C’est une série très intéressante. Je conseille aussi « Les chroniques de San Francisco » et la série « Sex Education »

A&G : est-ce que vous pensez que les hommes sont aussi complexés que les femmes ?

Maïlys : C’est une question compliquée !

Il y a encore beaucoup de travail à faire autour de la question de la masculinité toxique. Lutter contre “un mec doit toujours être fort”, “il doit protéger tout le monde”, il doit “ramener l'argent à la maison”, etc, tout ce genre de bêtises. Je pense qu'il y a vraiment un gros travail à faire là-dessus !

Marie : On voit bien en ce moment que la salle de musculation est très à la mode et ça changera car les modes ne font que changer !  Donc les corps ne s’adaptent pas forcément aux demandes de la mode et on est tous complexés, tour à tour, par notre corps. Les hommes autant que les femmes, mais ils le montrent moins car ils doivent être fort, car ce sont « des hommes ». La déconstruction doit se faire aussi autour de toutes les injonctions de « la virilité ». Et en ce qui concerne les femmes, il faut lutter contre « l’hypersexualisation » et toute la pression autour de la beauté, de la perfection, tout le temps !

Maïlys : La masculinité toxique est encore très invisibilisée.  Tout le travail autour du corps des femmes commence à se démocratiser, avec par exemple,  l’essor du « Body Positive », qui est un courant qui vise à aider les femmes à s’accepter telles qu’elles sont, et à apprendre à s’aimer, loin des diktats de la société. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire autour de la question de la masculinité toxique. Lutter contre “un mec doit toujours être fort”, “il doit protéger tout le monde”, il doit “ramener l’argent à la maison”, etc, tout ce genre de bêtises. Je pense qu’il y a vraiment un gros travail à faire là-dessus !

A&G : Est-ce que la morphologie doit différer selon les genres ?

Charlie : C’est-à-dire ? Je ne comprends pas trop la question.

A&G : Est-ce que par exemple, un homme peut avoir des seins ?

Charlie : Bien sûr que oui ! Un homme peut avoir des seins. Cela fait partie de « la  pensée queer », c’est-à dire penser que le genre et le sexe ne sont pas en lien. Le sexe est purement physique et le genre est intellectuel ou « mental » et psychologique si tu préfères. On dit aussi « sexe social ». Donc, oui, un homme peut avoir une vulve, un vagin, des seins, et être un homme. Et une femme peut avoir un pénis, pas de seins et être une femme quand même. 

Maïlys : C’est toujours pareil, c’est toute la question de la sensibilisation et de la représentation aussi de la normalisation. Il faut montrer et représenter ! 

Marie : Et surtout il faut donner la parole aux personnes concernées pour comprendre !

A&G : Et pourquoi ne pas affirmer une identité trans ?

Charlie : C’est à dire qu’il y a pas mal de personnes trans qui vont se définir comme « trans » en assumant et en revendiquant leur « trans-identité” mais il y en a pour qui cela est trop douloureux. Et c’est fatiguant aussi d’expliquer à chaque fois ce qu’est une transition, donc pour certain(e)s c’est plus facile de dire « je suis un homme » ou « je suis une femme ». 

Maïlys : C’est pour ça qu’il faut écouter ce que les personnes concernées ont à dire et pas penser les choses à partir de notre propre système de pensée.

En ce moment, je ne sais pas si vous avez vu dans le métro, il y a des affiches pour de la lingerie avec des femmes de 60, 70 ans. Et c'est quand même mieux que "Victoria Secret" avec leurs mannequins hyper "skinnny" !

A&G : qu’est-ce qui fait complexer les gens ?

Charlie : Le premier truc qui me vient, c’est la pub ! Même si actuellement, ça change de fou, c’est impressionnant ! L’autre jour, j’ai vu sur un site de vêtements, une femme grosse qui posait pour un jean. D’habitude il faut aller chercher dans les tréfonds d’internet pour trouver un jean à sa taille quand on est une personne grosse. Et c’était pas estampillé « grande taille » !

Maïlys : Oui, c’est vrai ! En ce moment, je ne sais pas si vous avez vu dans le métro, il y a des affiches pour de la lingerie avec des femmes de 60, 70 ans. Et c’est quand même mieux que « Victoria Secret » avec leurs mannequins hyper « skinnny » !

Marie : Moi, je vais revenir sur les réseaux sociaux. Autant on peut s’appuyer dessus si on choisit bien ses sources et autant, ça peut être dévastateur ! Je pense qu’on a toutes fait l’erreur, parce qu’en fait les femmes sont beaucoup plus représentées sur les réseaux sociaux avec la nudité et quand on est une jeune fille, on suit les modèles, on ne réfléchit pas trop, enfin moi j’ai fait cette erreur, et on se compare tout le temps alors que sur les réseaux sociaux rien n’est vrai, mais absolument rien ! Tout est modifié, il y des montages pour faire joli, le corps des femmes est retouché, il y a de la chirurgie esthétique, etc. Et du coup penser que la réalité, c’est ce qu’on voit sur les réseaux sociaux, en matière de physique, c’est complètement faux parce que rien n’est vrai !  Donc voilà je pense que les réseaux sociaux participent beaucoup à créer des complexes si on n’a pas ce recul et si on ne choisit pas bien le contenu qu’on suit.

Maïlys : Oui, les réseaux sociaux… C’est important de choisir les bons comptes à suivre, les bonnes personnes à suivre, qui ne vont pas venir nous complexer.  Il faut arrêter de faire croire aux gens que seulement en allant à la salle de sport et en mangeant bien, on va avoir le même corps que les filles sur les réseaux sociaux. Non, ça n’est pas possible, ça n’est pas naturel des corps comme ça !

A&G : c’est qui les bonnes personnes à suivre ?

Maïlys : Alors, par exemple, il y a le compte de Danae Mercer, c’est une américaine qui explique, par rapport au corps, comment sont faites les retouches, ce qu’ils utilisent pour les faire. Elle montre aussi son corps, elle assume ses vergetures, sa cellulite, elle le montre dans des photos et elle le sublime très bien. Elle montre que ça peut être beau. Après qu’est-ce qu’il y a encore comme compte à suivre ?

Charlie : « Préparez-vous pour la bagarre », c’est incroyable ! Elle, son objectif c’est de défaire le discours sexiste dans les médias. 

Marie : « Coucou les girls » aussi c’est super ! Le compte « menteuses_menteurs » aussi ! C’est un compte qui dénonce les retouches photos des célébrités, tous les « fakes photoshop » en fait ! Il y a tout un panel qui montre les vraies photos comparées aux photos retouchées. Je le conseille !

Maïlys : Et aussi pour rigoler un peu, il y a le compte « Memes pour cool kids féministes » qui est tenu par Anna Toumazoff. C’est une militante qui aborde les sujets féministes avec humour. C’est très drôle. Ensuite, pour les actualités queer, il y a « Le coin des LGBT ».

Charlie : Et aussi « lobbygouine » ! C’est un très bon compte !

Maïlys : Pour la représentation des personnes trans, il y a « transnoir » et « loulouparfois », qui est très drôle !

Charlie : Il y a un compte qui s’appelle « paye ta non binarité » aussi.

Je trouve que les vergetures c'est une des choses les plus belles qui peuvent exister, c'est magnifique ! Il faut se dire que notre corps est beau, que notre corps n'a pas besoin de la validation des autres. Il faut le remercier ! Déjà, il fait l'exploit de nous maintenir en vie et de nous emmener partout où on veut, c'est déjà énorme !

A&G : Est -ce que vous avez des conseils à donner aux personnes qui complexent avec leur corps ?

Charlie : Alors, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais je pense qu’ il faut se détacher… Comment dire ? On va être seul avec nous-mêmes toute notre vie ! Pourquoi est-ce qu’on va regarder le corps des autres et se pourrir la vie en mode « j’ai pas ce corps là » ? Bah oui,  tu n’as pas ce corps là, et moi non plus !

Maïlys : Moi, je pense que ça passe beaucoup par « l’affirmation positive ». Donc, le truc le plus important c’est de se dire que notre corps est normal. Par exemple, c’est pas parce qu’ on a des vergetures ou de la cellulite, ou des cuisses trop grosses, trop fines, un ventre trop plat,  trop rond, etc, c’est pas parce que la société nous dit ça que c’est forcément vrai ! Il faut apprendre à aimer son corps. 

Par exemple, moi, je trouve que les vergetures c’est une des choses les plus belles qui peuvent exister, c’est magnifique ! Il faut se dire que notre corps est beau, que notre corps n’a pas besoin de la validation des autres. Il faut le remercier ! Déjà, il fait l’exploit de nous maintenir en vie et de nous emmener partout où on veut, c’est déjà énorme ! Il ne faut pas trop lui en demander non plus quoi !

Charlie : Le féminisme peut vraiment aider à se sentir mieux ! Quand on rencontre plein de gens qui nous disent qu’en fait depuis tout ce temps on est normal, que depuis tout ce temps on n’avait rien de bizarre, qu’on n’était pas moche, et bien ça fait du bien ! Et du coup se battre pour ça c’est aussi se battre pour soi ! Donc militer dans un mouvement général, qui est le féminisme, ça permet d’aller plus vite et de se sentir bien.

Marie : Je conseille de faire un tri dans ses réseaux sociaux, virer les photos de corps retouchés et se rendre compte que tout le monde complexe. Le but c’est de complexer le moins possible. C’est pas facile parce qu’on est rarement satisfait, il y aura toujours un petit truc qu’on voudrait améliorer mais parfois on ne peut pas et ça, il faut l’accepter. Les complexes, c’est une boucle infernale : quand on en a un, après il y en a un autre, puis un autre et encore un autre, ça ne s’arrête jamais !

Maïlys : Comme le disait Charlie tout à l’heure, on va vivre avec notre corps toute notre vie ! Donc la question c’est  » est-ce que je suis prête à me haïr toute ma vie et à mettre toute mon énergie dans cette haine ? Ou est-ce que je vais mettre mon énergie ailleurs en acceptant mon corps comme il est et en ne focalisant pas là-dessus, parce qu’au final c’est pas ça qui est important !

Charlie : Je veux ajouter aussi que très paradoxalement, on critique une personne qui a un corps qui n’est pas dans les standards de beauté, et quand cette personne fait de la chirurgie esthétique pour se plaire, on la critique également ! Donc si j’ai un complexe  et que je ne me sens pas de vivre toute ma vie avec, il n’y a aucune honte à passer par la chirurgie esthétique si c’est pour faire en sorte qu’on soit mieux dans notre corps et notre tête. 

Maïlys : En fait, il faut arrêter de penser au regard des autres, et faire ce qui nous rend heureux. Les autres ne savent pas pour nous ! Le plus important, c’est pas ce que les gens pensent, c’est se sentir bien dans sa tête et son corps.

Marie : Voilà, chacun s’occupe de soi-même et tout ira bien ! Si on arrête de se comparer à tout le monde, il n’y a pas de soucis !

A&G : Et bien, merci beaucoup les Veilleurxeuses pour cet entretien qui donne envie de militer ! 

Marie : Oui ! D’ailleurs nous recherchons des personnes motivées, du lycée Thiers ou pas, pour s’investir avec nous dans nos actions féministes ! Welcome !

https://www.instagram.com/p/CTglHM2sC5-/

Une version courte de cet entretien a été réalisée sous forme de podcast pour le concours “Ton podcast pour l’égalité” organisé par Le centre Hubertine Auclert et ONU Femmes France www.podcastegalite.com/

Vous pouvez l’écouter ici