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Zoom sur l’association Combo

By 29 juin 2022juillet 5th, 2022Fatchaplus, Numéro 21

Abubacar a interviewé Clémentine sur l’association Combo et le projet auquel il participe.

Abubacar : Salut Clémentine, est-ce que tu peux me dire ce qu’est l’association Combo ?

Clémentine : Combo, c’est une association marseillaise d’action socioculturelle et moi j’y suis assistante de production. En ce moment, on mène un projet d’atelier multimodal avec des jeunes en situation de migration basés à Marseille, dont tu fais parti.

Abubacar : Comment vous faites ce projet ?

Clémentine : On fait cette action dans le cadre d’un projet européen. C’est une « recherche-action » sur quatre ans qui vise à faire émerger les bonnes pratiques facilitant l’inclusion des enfants en situation migratoire.

On essaye de travailler avec des structures qui sont déjà présentes sur le territoire – en l’occurrence à Marseille – et on crée des partenariats, comme par exemple avec Tabasco Vidéo pour organiser des ateliers d’initiation de pratiques audiovisuelles où vous avez la possibilité de faire un film et des podcasts. On travaille aussi avec l’association Urban Prod pour réaliser un atelier musical, avec l’association Contact Club qui fait de la médiation, on a un atelier de photographie, etc… et certaines de ces activités ont lieu au Théâtre de l’Œuvre. 

Abubacar : Moi, je trouve que ton association est une bonne association car elle aide les enfants et ça c’est important ! Et comment ça se passe par rapport à Marseille ?

Clémentine : Marseille est une ville très intéressante car les migrations font partie de son histoire. C’est un port, ouvert sur la mer et c’est une ville qui a l’habitude d’accueillir des gens venant de partout. C’est une grande richesse ! Ici nous avons fait de très belles rencontres : vous les jeunes avec qui nous travaillons, mais aussi nos partenaires. 

Et toi, comment te sens-tu dans ce projet ? Qu’est-ce que tu penses de notre action ?

Abubacar : Moi, j’aime participer aux ateliers, ça me donne du courage parce que moi je suis seul ici, je n’ai pas de parents, pas de famille. Je suis dans un pays que je ne connais pas, donc ces activités ça m’aide beaucoup. Quand l’ADDAP13 m’a laissé en me disant que je n’étais pas mineur, j’étais comme à nouveau abandonné, je ne savais pas quoi faire. Alors, ton projet, c’est important car je fais des choses et je rencontre des gens. On est à Marseille, sans travail, sans papiers, sans école, avec rien à faire c’est pourquoi toutes ces activités me font du bien !

Clémentine : C’est vrai, on passe de beaux moments ensemble, on se découvre et ça déjà c’est important. On vous propose de vous « aérer » l’esprit et de décrocher un peu de votre quotidien qui n’est pas facile. Et puis, on vous propose de découvrir de nouveaux outils comme les outils numériques par exemple, avec une idée principale : vous donner la parole ! L’idée, c’est que vous puissiez vous sentir le plus à l’aise possible pour exprimer vos besoins.

Abubacar : Oui, et tous les bénévoles du squat 115 m’aident beaucoup.

Clémentine : Oui ! Marseille est une ville où il y a un réseau associatif qui est très riche et très développé. En faisant cette action à Marseille, on a constaté qu’il y a beaucoup de bénévoles, beaucoup de collectifs, beaucoup de gens qui sont très mobilisés, très engagés pour venir en aide aux jeunes migrants qui n’ont pas obtenu le soutien administratif qu’ils attendaient. Et c’est chouette de voir cette mobilisation des bénévoles pour vous aider.

Abubacar : Je tiens à te remercier car sans ces activités, je tourne en rond ! C’est vraiment important d’avoir une occupation !

Clémentine : Je tiens aussi à te remercier pour ton implication dans les activités. Vous nous apportez aussi beaucoup dans ce projet, on apprend beaucoup à vos côtés. Pour nous aussi, cette expérience est très positive. Donc un grand merci à vous aussi pour ce qu’on fait ensemble !

Abubacar : Oui, il faut continuer des actions comme celles-là et il ne faut pas nous oublier ! Il y a beaucoup de jeunes comme nous qui souffrent à Marseille.

Clémentine : Je sais… On essaie de faire le maximum avec les moyens qu’on a. En tout cas, on essaie d’être dans l’action et de faire ensemble avec vous, mais on ne pourra malheureusement pas régler tous les problèmes.