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S’associer pour fédérer autour du vélo à Marseille

By 30 mars 2023avril 12th, 2023Fatchaplus, Numéro 24

Interview de Fannie Nolhier (Boîtes à Vélo) et Michael Mahut (Agilenville) par Marion et Grégory.

Lorsqu’un secteur d’activité est en plein essor, il est important de créer des liens entre tous les protagonistes pour assurer un développement sain et une évolution durable pour tous et toutes face aux enjeux sociétaux modernes. Fannie Nolhier des Boîtes à Vélo et Michael Mahut d’Agilenville nous font part de leur regard d’expert.es. S’associer et fédérer autour de l’entrepreneuriat à vélo est primordial, tout comme respecter des valeurs sociales et environnementales fortes, malgré les divers obstacles rencontrés à Marseille. Nous partageons leur analyse mais aussi leurs constats, leurs solutions et leur espoir commun d’un avenir prospère pour la cyclomobilité à Marseille.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Fannie : J’ai 27 ans et j’ai grandi à Marseille. J’ai fait une école de commerce puis je me suis spécialisée en entrepreneuriat social. J’ai été chargée de projet dans une asso qui s’appelle le Groupe SOS où j’ai fait des missions d’éducatrice spécialisée et, depuis fin-novembre, je suis chargée de mission PACA pour Les Boîtes à Vélo. 

Michael : Moi j’ai 46 ans. Je suis né à Verdun dans la Meuse. J’ai également fait une école de commerce, à Nantes. J’ai travaillé d’abord à Paris et je suis dans le Sud depuis 2007. J’ai fait toute une partie de ma carrière chez Carrefour, je m’occupais des relations avec les franchisés. J’ai quitté Carrefour en 2018 pour créer Agilenville à Marseille et c’est là où les franchisés Carrefour de Marseille sont devenus mes premiers clients, ce qui m’a permis de démarrer immédiatement avec des clients.

Pouvez-vous nous présenter l’association Les Boîtes à Vélo, et quelles sont ses missions ?

Fannie : L’association est née en 2012 à Nantes et a été créée par des entrepreneurs, comme Ze Plombier ou des vélo-restos, qui souhaitaient se réunir pour travailler ensemble, mutualiser leurs moyens et porter leurs voix pour défendre leurs métiers auprès des politiques. Petit à petit, ce modèle s’est dupliqué partout en France. Aujourd’hui, il y a 11 associations locales. Il n’y en a pas encore en PACA parce que les acteurs fondateurs et les salariés étaient plus dans le nord ou à Lyon. 

L’association s’est bien professionnalisée, nous sommes passés de 3 à 11 salariés. Elle évolue aussi vite que le secteur, avec les nouveaux enjeux écologiques et économiques.

On fait de la formation et des conseils pour les entreprises adhérentes mais aussi pour les entreprises qui souhaitent se monter ou se convertir au vélo. On fait du lobbying réglementaire et du conseil aux pouvoirs publics pour changer ou adapter la réglementation en faveur des professionnels du vélo, notamment pour l’aménagement des voies cyclables par rapport à la largeur des vélos cargo.

Il y aussi un volet recherche-observatoire au sein de l’association. Actuellement 2 personnes de l’association font un observatoire national sur la cyclologistique qui sera publiée en Juin, commandité par l’ADEME et le Ministère de la Transition.

On a aussi un rôle de syndicat de représentation / défense des métiers, et représentation des valeurs fortes de l’association et de leurs adhérents. Tout adhérent doit respecter notre charte qui répertorie nos valeurs et nos engagements sociaux et environnementaux. On promeut le salariat à l’encontre de la sous-traitance, et le modèle ESS (Economie Sociale et Solidaire) vertueux, on respecte l’environnement et on se respecte les uns et les autres.

Dans l’association, il y a une multitude de métiers et on représente environ 6 filières : les Services (coiffeur, plombier… ), la Culture (bibliothèques mobiles), la Restauration (pizzaïolo… ), l’Artisanat (rémouleur, électricien,…), la Logistique (comme Agilenville qui est cyclologisticien) et la filière Vélo Utilitaire (fabrication, réparation et vente de vélos). Il y a aujourd’hui en France une réindustrialisation du vélo et peut-être que dans quelques années on pourra fabriquer un vélo de A à Z en France car, de nos jours, une partie est faite en Asie.

Pourquoi avez-vous décidé de travailler et d’adhérer à l’association Les Boîtes à Vélo?

Fannie : J’ai décidé de travailler à l’association parce que, déjà, j’aime beaucoup le vélo et je le pratique au quotidien. Mais c’est surtout l’aspect écologique de promotion de la cyclomobilité qui a motivé ma décision.

Michael : On fait de la livraison à vélo. Le service existait déjà avant mais il était effectué en véhicule thermique, donc notre principale valeur ajoutée est de substituer ce service en camionnette par un service effectué en vélo cargo. Il était donc naturel et évident qu’on adhère à la principale association qui réunit l’ensemble des entreprises qui utilisent le vélo comme outil de travail principal.

Qu’est-ce qui pourrait différencier Agilenville de Deliveroo ou UberEats?

Michael : J’allais dire qu’il y a une chose qui nous réunit, c’est le vélo, mais ce n’est même pas vrai parce qu’ils utilisent plutôt le scooter. En fait, tout nous différencie. C’est justement en lien avec la Fédération de Cyclologistique, qui est une émanation des Boîtes à Vélo. Les cyclologisticiens ont voulu se regrouper au sein d’une fédération pour promouvoir un label et se professionnaliser avec comme point de départ de nous distinguer de Deliveroo et UberEats.

La première et principale différence, c’est notre modèle social. On se doit aussi de respecter une charte. On a limité volontairement à 25 % la sous-traitance ou le recours aux auto-entrepreneurs donc ça veut dire que 75% à minima des livraisons doivent être faites par nos salariés dans le but d’avoir une fédération d’opérateurs et pas une fédération où il y aurait des plateformes avec des intermédiaires ou des sociétés commerciales qui feraient tout en sous-traitance. Les entreprises qui font partie de la Fédération mettent le salariat et le CDI au cœur du dispositif donc tous mes livreurs sont salariés en CDI. Ensuite, toutes nos livraisons sont faites en vélo cargo. Enfin, nous ne faisons pas de la livraison de repas parce qu’économiquement c’est impossible à faire avec des livreurs salariés payés à l’heure. On fait de la livraison de courses, de la logistique entre commerçants. On remplace plutôt des camionnettes que des livreurs en sac à dos.


Il faut aussi aimer travailler en équipe. C’est peut-être propre à l’ADN d’Agilenville, mais le soir, personne n’a fini tant que tout le monde n’a pas fini. Il y a de l’entraide entre salariés.



Comment peut-on travailler pour
Agilenville? 

Michael : L’avantage dans notre métier c’est qu’il n’y a pas de barrière à l’entrée, à part savoir faire du vélo. On fait faire un petit tour en vélo cargo et généralement ce n’est pas rédhibitoire parce que moi le premier, je n’ai vraiment pas un bon sens de l’équilibre et j’y suis arrivé. Les seules choses qui sont importantes sont des savoirs-être, de la fiabilité, et il faut être sportif car le travail dehors à Marseille quand il fait chaud c’est pénible. 

Nos vélos sont à assistance électrique donc le côté physique vient de la manutention, pour monter les courses dans les immeubles sans ascenseur par exemple. Il faut aussi aimer travailler en équipe. C’est peut-être propre à l’ADN d’Agilenville, mais le soir, personne n’a fini tant que tout le monde n’a pas fini. Il y a de l’entraide entre salariés.

On travaille beaucoup avec l’association Acta Vista, on a beaucoup de primo-arrivants dans nos salariés. S’ils habitent en QPV (Quartier Prioritaire de la politique de la Ville), c’est complètement dans l’esprit de notre modèle social qui nous tient à cœur. On fait presque de la discrimination positive parce que les jeunes souvent eux-mêmes ne connaissent pas le dispositif Emploi Franc, qui est une aide financière pour les entreprises à l’embauche des jeunes habitant en QPV. Le but initial était de lutter contre le délit d’adresse, d’inciter les entreprises à embaucher dans ces quartiers là pour que ces jeunes avec un CDI puissent potentiellement déménager. Aujourd’hui, sur 35 livreurs, on doit avoir 14 nationalités différentes et on a la moitié de nos livreurs qui sont issus de QPV.

Il y a encore un an, on était 20 et on a démarré à 5 il y a 4 ans. On a 2 fois moins de turnover que la profession, et c’est pour ça qu’on s’est rendu compte que ça avait un impact sur nos cotisations d’URSSAF. Je suis vraiment très favorable à tous ces mécanismes d’incitation fiscale, pour inciter les boîtes à ne pas recourir au CDD ou à l’intérim, pour les pousser à fidéliser leurs salariés. 

On a quand même un peu de turnover et c’est souvent positif parce qu’on se définit comme un emploi tremplin. On sait bien que les jeunes ne vont pas faire livreur à vélo toute leur vie, donc quand ils se barrent au bout d’un mois, ça nous embête, mais quand ils restent un an ou un an et demi et qu’ils nous quittent parce qu’ils ont un appart, parce qu’ils sont installés et veulent faire autre chose, là on est ravis de les laisser partir. 

Comment l’employabilité se développe-t-elle sur ces métiers là à Marseille?

Fannie : Pour les cyclologisticiens ça va évoluer, parce qu’aujourd’hui la part modale de livraison à vélo c’est environ 2% et ça peut aller jusqu’à 60%. Le plus grand employeur en cyclo logistique est Agilenville. Il y a une multitude de métiers qui sont envisageables en entrepreneuriat mais ce n’est pas donné à tout le monde et c’est un risque financier. Sinon, la filière réparation est une filière d’avenir, comme le secteur du tourisme. Aujourd’hui ça stagne un peu, mais plus il y aura de vélos, plus il y aura de métiers autour du vélo.

Michael : Malheureusement, on a très peu de candidatures féminines. La difficulté aussi c’est que la législation ne permet pas d’avoir le même port de charge selon le genre : on peut faire porter 30 kg à un garçon mais on ne peut faire porter que 20 kg à une fille de manière récurrente sur de la manutention. 

Fannie : Mais le métier de cyclologisticienne est envisageable et La Courserie en parle très bien. C’est une nouvelle entreprise Rue Consolat et ils sont en parité aujourd’hui pour 6 employés. On a fait un live qui est sur l’Instagram des Boîtes à Vélo France et pendant une heure elles parlent de leur métier donc vous pouvez aller jeter un œil.

Comment se place Marseille par rapport à d’autres villes sur l’accessibilité?

Michael : On est nés à Marseille mais on est également sur Lyon et sur Nice, et en comparant, oui c’est plus compliqué ici. Tous les ans, sur le baromètre des villes cyclables, Marseille est régulièrement dernière, donc en termes de quantité et de qualité d’aménagement, ce n’est pas une ville cyclable, en tout cas pas à la hauteur de sa taille. Ça progresse malgré tout, on voit des projets : la Corniche, le cours Lieutaud, etc… On voit qu’en 4 ans, il y a des vrais dispositifs qui sont mis en place mais c’est encore lent.


On a noué des partenariats avec des assos d’insertion, on est allé chercher des jeunes plutôt loin dans le marché de l’emploi, et force de constater que plus on va aller chercher loin, plus on va aller chercher dans les quartiers, etc… plus ils nous le rendent, plus ils sont fidèles.



Quand on est arrivé, il n’y avait quasiment pas de cyclologistique sur Marseille. Il y avait un univers vélo qui était très peu représenté, il n’y avait pas non plus de branche locale des
Boîtes à Vélo et on s’est demandé un peu pourquoi. On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d’acteurs qui évitaient soigneusement Marseille pour ces raisons d’aménagements cyclables et puis aussi pour des raisons de recrutement et de gestion du personnel à Marseille. Donc, quelque part, ils nous ont fait un boulevard. On a noué des partenariats avec des assos d’insertion, on est allé chercher des jeunes plutôt loin dans le marché de l’emploi, et force de constater que plus on va aller chercher loin, plus on va aller chercher dans les quartiers, etc… plus ils nous le rendent, plus ils sont fidèles. Aujourd’hui on a 60 salariés en tout, dont 40 sur Marseille. On a des salariés qui sont globalement plus fidèles ici que dans les autres villes.

Fannie : Pour Les Boîtes à Vélo, nos adhérents sont principalement des cyclologisticiens. Toute la diversité des métiers est encore cachée car, par exemple, Mehdi de Cargomass nous dit qu’il vend des vélos cargo à des plombiers, des coiffeurs, des épiceries mais finalement, dans la rue, on en voit très peu. Peut-être que dans ton quotidien, sur le terrain, on en voit plus?

Michael : Non, on ne les voit pas encore. Quand on se promène à Paris, Lyon ou Nantes, il y a des artères de vélos cargo de toutes formes, de toutes sortes et ce n’est pas encore le cas à Marseille.

Fannie : Même à Nice, c’est plus le cas, il y a un laveur de vitres, un boulanger, qui se déplacent à vélo mais à Marseille pas encore. Peut-être qu’ils ne floquent pas assez leur vélo, ne font pas assez la promotion de leur métier, mais ça va venir. Je pense que Marseille est souvent en retard et qu’il suffit qu’il y ait quelques exemples et tout le monde va prendre le pli comme ça s’est fait dans d’autres villes. 

A quel point le mauvais aménagement est-il un frein ou une difficulté pour les entreprises comme la vôtre?

Michael : On a adapté notre type de véhicule. On avait des triporteurs, donc trois roues avec chargement à l’arrière, qui nous permettaient d’avoir plus de capacité d’emport mais qui sont trop volumineux donc on les a abandonnés. On peut un peu les utiliser à Lyon ou à Nice mais à Marseille c’est impossible, alors qu’avec nos biporteurs, on est plus agiles même en l’absence de piste cyclable. La typologie du vélo adéquate va dépendre de la ville et de la qualité des aménagements cyclables. A Lyon, on peut prendre 300 kg de marchandises mais à Marseille seulement 100 kg parce qu’on n’a pas de pistes.

Fannie : En plus, ça freine le développement des autres professionnels parce qu’ils ne se projettent pas dans une ville avec peu d’aménagements, où les voitures ont trop de place, où c’est difficile de se déplacer sur les pistes cyclables, où c’est dangereux, avec des problèmes de stationnement et de vol des véhicules.

Selon vous, que faudrait-il améliorer à Marseille en priorité pour réduire ce fossé qui s’est creusé en comparaison avec d’autres villes comme Paris ou Lyon ? Quel constat faites-vous de cette lenteur dans l’aménagement à Marseille?

Michael : Marseille a longtemps été considérée comme la ville du Tout-Voiture mais on a désormais une mandature qui est un peu plus ouverte à la question donc le premier axe d’amélioration est de nature politique. Ce qui rend les choses encore plus compliquées à Marseille, c’est la superposition de pouvoirs : Qu’est-ce qui est du pouvoir de la mairie ? Qu’est-ce qui est du pouvoir de la métropole ? Sur tous les sujets liés à la mobilité, les uns et les autres se renvoient la balle. Il y a aussi des obligations légales que la métropole n’a pas toujours respectées. Vélos en Ville pourra vous en parler, ils ont attaqué le projet de la Place Castellane où, dans le cadre de la rénovation de la place piétonnisée, il n’y a pas de piste cyclable qui est prévue alors que c’est une obligation légale européenne d’intégrer des espaces cyclables quand vous transformez l’espace public. Il faut donc attaquer systématiquement la métropole pour des projets non conformes.

Les usagers sont aussi des électeurs et les électeurs cyclistes sont encore peu nombreux donc c’est pour ça qu’il faut de la volonté et du courage politique dans un premier temps pour décider de réduire la place de la voiture pour donner plus de place au vélo, et après quand on fait les aménagements, il faut bien les faire. Par exemple, la piste cyclable du Cours Lieutaud c’est une bonne initiative mais un vrai aménagement cyclable doit être protégé et dédié au vélo. Le Cours Lieutaud reste un garage à scooters donc il est impossible d’y passer en vélo sans devoir slalomer entre les scooters et motos garées là. Et je ne vous parle même pas du Prado où on n’est même pas fichu d’avoir une piste cyclable digne de ce nom sur la 2×3 voies qu’on a.

Dans le cadre des Boîtes à Vélo, d’Agilenville ou de la Fédération, quelles sont vos perspectives d’avenir à Marseille par rapport à l’accessibilité et la pratique du vélo dans l’entrepreneuriat et dans l’opinion publique?

Michael : On estime qu’on est entre 1000 et 2000 cyclologisticiens en France. Il y a des études qui tendent à démontrer que d’ici 20 ans, on sera 100 000 cyclologisticiens en France, soit 50 fois plus. L’usage de la camionnette sera toujours plus pertinent dans des cas de charges très lourdes mais on estime que 70% des marchandises qui sont livrées en ville aujourd’hui pourraient l’être à vélo alors qu’on doit représenter que 0,01%. L’enjeu est énorme sur Marseille et sur la diversité des métiers.

On a voulu aussi créer cette fédération pour sortir de l’imaginaire que le livreur à vélo c’est un livreur Deliveroo avec un sac à dos, parce qu’on fait aussi de la collecte de déchets. A partir de l’an prochain, tous les restaurants, quel que soit le nombre de couverts, ne pourront plus jeter leurs biodéchets à la poubelle et devront les faire collecter, donc il va y avoir toute une mise en place d’un circuit de collecte, et l’usage du vélo sera plus pertinent pour amener, par exemple, une vingtaine de seaux de déchets d’une même rue dans un hub. D’ailleurs, il y a une obligation européenne pour les métropoles de plus de 150 000 habitants, donc 43 en France, de mettre en place des ZFE (Zones à Faibles Émissions) pour limiter la pollution dans les centres-villes. Il y a peut-être un aspect écologique et un aspect social qui s’opposent dans le cas des particuliers par rapport aux ZFE et la limite d’accès aux véhicules polluants mais ce problème se pose moins pour le transport de marchandises. Ce n’est qu’une question d’optimisation financière et la mise en place des ZFE va faire que plein de camions ne pourront plus rentrer en ville, donc ça va encore être un axe de développement pour nos vélos sur les flux qui entrent et sortent de la ville et intra-urbains.

On avait donc démarré par de la livraison de courses mais aujourd’hui on a 4-5 métiers différents, une cinquantaine de clients de typologies différentes et chaque jour on est sollicité par des clients ou des transporteurs qui passent par nos services pour éviter les galères de stationnement, de congestion et d’amendes, même à Marseille où les aménagements ne sont pas au rendez-vous.

Fannie : On n’a pas vraiment fait de vision prospective pour l’association à Marseille et en PACA mais au niveau national, on espère avoir plus d’adhérents et qu’on triplera notre nombre de 300 à 1000 dans quelques années. De fait, ça va être beaucoup plus intéressant avec l’arrivée des ZFE, il y a une volonté de rendre les espaces urbains plus respirables, plus agréables et le vélo y contribue contrairement à la camionnette et la voiture. Économiquement, ça peut devenir plus intéressant, on ne prend pas d’amendes, on ne paye pas d’essence et on a moins d’espaces de stationnement à payer. Personnellement, j’espère que dans quelques années on sera à la hauteur de Paris, de Lille ou de Lyon, et qu’on verra plein de métiers différents. J’ai envie qu’il y ait plus d’adhérents diversifiés et de métiers diversifiés au sein des Boîtes à Vélo à Marseille, que ce ne soit pas que de la cyclologistique.

Le vélo, qu’est-ce que ça vous évoque en 3 mots:

Michael : Liberté, Santé et Environnement.

Fannie : C’est assez Frais, c’est Agile et c’est Sympa.

Avez-vous un message à transmettre?

Michael : On est au début de quelque chose et c’est encore plus vrai à Marseille. C’est le sens de l’histoire, ça se fera par la volonté ou par la contrainte mais de toute façon le monde tel qu’on le voit aujourd’hui avec les pénuries de matériaux, d’essence, d’énergie fera qu’il va falloir changer de modèle et aller vers des modèles plus sobres en matériel. Un vélo pèse 50 kg, une petite camionnette électrique pèse 2 tonnes et on transporte la même chose. Pour les voitures électriques, on va manquer de lithium, une batterie de Tesla pèse 300 kg, les nôtres elles pèsent 3 kg donc on peut faire 100 vélos avec la même quantité de matière que pour faire une batterie de Tesla. Le vélo c’est l’avenir.

Fannie : J’aimerais dire à tous les professionnels de ne pas hésiter à penser à la solution vélo parce que c’est sympa mais surtout c’est intéressant pour leur modèle économique. Ils peuvent faire leur propre promo en se déplaçant dans la ville, avec leur flocage sur le vélo, c’est moins cher, il y a moins de charges, ils auront plus de clients et c’est maintenant qu’il faut saisir l’opportunité pour être les pionniers sur le secteur comme Agilenville l’était en 2018. Dans quelques années, tout le monde va passer au vélo, donc il faut profiter de faire partie des premiers et donc des historiques et des plus reconnus.