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Le Bachelor Gaming e-makers de l’ISEN Méditerranée forme des programmeurs de jeux vidéo

Aujourd’hui, le jeu vidéo est le bien culturel le plus vendu dans le monde. Son Chiffre d’Affaire est équivalent à celui de la musique et du cinéma réunis. Nous sommes allés à la rencontre de Manuel Seilhes, responsable du Bachelor gaming e-makers de l’ISEN Méditerranée qui forme des programmeurs de jeux vidéo.

Nous avons également échangés avec des étudiants immergés dans un atelier de création d’un escape game.

Pouvez-vous nous présenter votre formation, le Bachelor Gaming e-makers de l’ISEN ?

Manuel : Nous sommes un bachelor de programmation de jeux vidéo. En fait, nous sommes le complément d’autres écoles sur Marseille. Nous somme une école qui forme sur 3 ans des programmeurs de jeux vidéo sur différents moteurs de jeu multiplateforme comme Unreal et Unity et on fait du C++, du c sharp, du java, du javascript, de l’algorithmie et on travaille sur des moteurs comme Blender en 3D, comme Unity et Unreal pour faire les moteurs de jeux vidéo.

Comment vous est venue l’idée de créer cette école ?

Manuel : Je joue aux jeux vidéo depuis 1974, j’ai toujours été passionné par l’univers des jeux vidéo, j’étais enseignant à l’université de Toulon et on m’a proposé de créer un bachelor sur la programmation des jeux vidéo. C’est le bachelor Gaming e-média pour l’ISEN Méditerranée et je le gère depuis 2 ans. L’objectif est de former des professionnels de la programmation de jeux vidéo. Les étudiants de notre école vont pouvoir devenir des programmeurs, des développeurs mais on les forme aussi à travailler sur la partie graphique, la narration, le storytelling.

En fait, on forme des programmeurs à travailler avec les autres membres d’une équipe de développement de jeux vidéo, on les rend assez polyvalents. Pour cela on fait beaucoup de projets. Là, nous en sommes au septième projet pour les 2ème année, on crée un escape game en réalité virtuelle pour plusieurs joueurs. On participe également à des évènements, on en organise aussi. C’était notre deuxième participation au Global Game Jam et nous avons gagné cette année. Le Global Game Jam est un concours mondial de jeux vidéo, on a entre 2 jours et une semaine pour créer notre jeu vidéo. On participe aussi au Murex qui est un festival du numérique et de l’innovation de la Ville de Toulon.

Quel est le profil pour entrer dans l’école ?

Manuel : Niveau bac avec des profils plutôt math sciences parce qu’on fait beaucoup de programmation. On a environ 10 à 12 élèves par promotion. La formation est payante 8100€ par an, ce qui nous met dans la fourchette des écoles équivalentes, sachant qu’on fournit un ordinateur portable de gamer, l’écran et le clavier de gamer avec lesquels ils repartent à la fin de leur cursus. Il faut savoir que programmeur de jeux vidéo est un métier en tension, c’est extrêmement recherché. Le jeu vidéo est le bien culturel le plus vendu dans le monde. Le Chiffre d’Affaire du jeu vidéo est équivalent à celui de la musique et du cinéma réunis. Il se vend de plus en plus de jeux vidéo, de plus en plus de gens jouent aux jeux vidéo, de plus en plus d’entreprises ont besoin des technologies issues des jeux vidéo, comme le serious gaming. On retrouve aujourd’hui ces technologies de réalité virtuelle dans les centres de formation.

Donc toutes ces technologies ont besoin de programmeurs et ce sont nos étudiants. Ces métiers sont en progression constante, il existe une forte demande et on répond à cette demande.

Dans une salle un peu plus loin, des étudiants font chauffer les ordinateurs. Ils sont en pleine finalisation de leur projet de création d’un Escape Game.

Gaël est étudiant en deuxième année de l’ISEN Bachelor gaming e-makers et il cherchait une école dans le développement de jeux vidéo.

“J’ai fait un bac STI2D (Sciences et Technologie de l’Industrie et du Développement Durable) et je voulais faire de la programmation depuis longtemps mais en SIN (Système d’Information et Numérique) nous n’en avons pas fait et du coup quand j’ai postulé à l’ISEN en programmation et que j’ai découvert ce Bachelor nouvellement créé, je m’y suis inscrit et pour l’instant je suis satisfait de ce choix. Mon projet professionnel est de devenir développeur de jeux vidéo et travailler dans une boîte ou peut-être monter la mienne mais je ne sais pas encore. La position de chef d’entreprise, c’est quand même beaucoup de responsabilités.”

Pierre est également  en 2ème année du bachelor, il vient d’un DUT Mesure physique. 

“Je me suis inscrit ici car la programmation est ce qui m’a intéressé dans mon cursus précédent et comme j’avais l’habitude de jouer, cela m’a permis de repartir de zéro avec des bases en programmation assez poussées. J’aimerai travailler dans une boite de jeux et pourquoi pas diriger une équipe.”

Et comment réagissent les gens, quand vous dites que vous travaillez dans les Jeux Vidéo ?

Pierre :  “ Ça dépend du milieu dans lequel ils sont et de la relation qu’ils ont avec les jeux. Certains savent qu’il y a du travail derrière ces jeux, d’autres pensent que c’est uniquement du divertissement et que ce n’est pas sérieux. Pourtant ce sont des professions qui demandent beaucoup de travail comme un film au cinéma mais la notion de travail dans le cinéma est intégrée depuis longtemps.”

Alors, les jeux vidéo sont-ils  un métier sérieux ?

Ewan : “ Les jeux vidéos en soi c’est discutable mais la création de jeux vidéo, je pense que oui c’est un métier sérieux. Après ça dépend de l’approche qu’on en a, ça dépend de qui travaille dessus et dans quel but. C’est sûr qu’il y a des gens qui vont avoir tendance à développer des jeux qui sont moins sérieux, qui ont moins d’aboutissement, qui ont moins d’idées en arrière-plan. Mais oui, la création de jeux vidéo peut être un métier totalement sérieux qui demande de fortes compétences.”

On demande à Ewan, qui a également suivi un bac STI2D option SIN, comment ont réagi ces parents quand il leur a dit vouloir suivre des études sur les jeux vidéo.

“ Aucune inquiétude. J’ai toujours joué aux jeux vidéo depuis tout petit et du coup quand je me suis demandé ce que j’allais faire après le bac, c’est ma mère qui m’a parlé de cette formation parce qu’elle savait que j’aimais le jeu vidéo et elle n’a eu aucun a priori. Elle savait que dans cette formation, on n’est pas là pour jouer, on est là pour créer des jeux vidéo de toute pièce.”

Théo est étudiant en première année au Bachelor gaming e-makers de l’ISEN. 

“Moi, je ne connaissais rien à la programmation. Je savais juste que je voulais travailler dans le jeu vidéo. Cette formation est vraiment complète, on a des intervenants qui travaillent dans le métier et qui partagent leur passion et leurs compétences. Comme par exemple Lauriane qui est cheffe de projet dans sa boîte, il y a aussi Bastien qui est game designer, Alain qui programme depuis des années, il a une très grande expérience sur la programmation et il arrive à nous la transmettre. On a aussi des personnes qui travaillent dans la communication et qui nous montrent comment communiquer entre nous et comment travailler en équipe. Dans l’univers des jeux vidéo, on ne voit pas tout ce qui est Background, c’est-à-dire organiser la gestion des tâches, déterminer qui va travailler sur quoi chaque jour. Faire un planning. Tout cela prend énormément de temps. Là par exemple, je crois qu’on a mis deux jours pour établir un planning correct. J’ai découvert le monde du jeu vidéo dans cette école. j’adore les jeux vidéo mais l’envers du décors, le côté entreprise, le côté communication tout ça je ne connaissais rien. Et même le côté technique, comme Blender ou Unity, j’ai tout appris ici.”

Bastien est en train de travailler sur toutes les interactions que les joueurs vont avoir avec le personnage en réalité virtuelle. Par exemple, attraper quelque chose avec un objet, interagir avec ou se téléporter en appuyant sur un bouton sur le sol. 

« Là on bouge un joystick et on a un petit rayon qui part de la main jusqu’au sol et qui va nous téléporter à cet endroit précis. Pour l’instant j’ai presque tous les déplacements du personnage, il nous manque juste une feature que je n’ai pas encore terminée mais sinon tout ce qui est téléportation ou le fait qu’on puisse attraper un objet c’est bon. Pour le déplacement dans l’espace, on aura un jet back à l’arrière qui nous propulsera vers l’avant, vers la gauche ou la droite. »

Nous laissons les étudiants à la finalisation de leur escape game et avant de se téléporter à la Friche, nous croisons Manuel Seilhes. Nous lui disons que ce qui nous a marqué le plus lors de notre rencontre avec les étudiants, c’est l’importance du travail en équipe. 

« J’ai beaucoup vu dans des studios ou dans des équipes pluridisciplinaires, des gens qui étaient chacun dans leur secteur et qui ne voulaient même pas chercher à comprendre comment fonctionnent les autres métiers et cela ne me convient absolument pas. Á la base je suis développeur en multimédia, donc je suis très polyvalent en informatique et  je suis habitué à discuter avec plein de corps de métiers différents qui vont du designer web jusqu’au print en passant par l’animation ou la 3D et c’est ce que j’ai voulu insuffler dans cette formation. Donc je mets les étudiants en projet tout le temps, en ajoutant des difficultés structurelles qui les obligent à les surmonter en trouvant les solutions par rapport à ce qu’on leur a enseigné. Des fois ils travaillent par deux, par trois ou en demi groupe ou alors j’inverse les fonctions. Je demande à celui qui est très bon en programmation de passer en texturing puis inversement ou je demande à la personne qui a des difficultés en texturing de venir travailler avec ceux qui sont à l’aise avec le texturing.

Et maintenant, au bout de deux ans, les étudiants sont prêts à collaborer avec tout le monde et ils prennent conscience de l’importance de cet aspect transversal dans cette multiplicité de métiers qui forme l’univers des jeux vidéo. »


 

Sur le trottoir, en sortant de l’école, nous avons bien discuté pendant une heure sur le fait d’apprendre les métiers qui nous entourent pour mieux les comprendre et mieux travailler ensemble. Nous allons appliquer tout cela dans la réalisation de notre fiction “Pixel Game”; terminer le scénario, écrire les dialogues, trouver les décors, choisir les interprètes, organiser le tournage, jouer des rôles, faire le montage, rajouter les effets spéciaux. Allez au boulot !!!